Jean-Paul Thibeau

Je me propose pour cette occasion de faire un entrelacs avec le dispositif de la méta-conférence, le protocole du méta-ikebana, et l’expérience des méta-archives…

Cela se déroulera dans un espace intérieur suffisamment grand pour contenir une installation initiale, des activités performatives et un public – ce lieu reste à déterminer. Le format de mon intervention dépendra de la nature du lieu.

La base de mes propositions s’appuiera sur certains moments de mon histoire artistique avec certains lieux et certaines personnes de Bordeaux. Actuellement je suis en train de trier mes archives et des formes, des actes remontent… Pop’ol (1972-1975), « Scénario » (1976), le Groupe des Inachevés (1975-1978)

Ce sera à la fois un récit d’expérience et une exploration de gestes et de pratiques dans la lignée « rencontre, indétermination, improvisation… » Je me donne tout cet été 2020 pour sélectionner au fur et à mesure de mes découvertes – et de mes envies !

Méta-conférence (1997)

Pour chaque méta-conférence la forme est totalement évolutive et modifiable, seule les principes de déambulations et de variations (simultanéité / consécution / déplacement…) restent permanents.

«Pendant un ou plusieurs jours, un ou plusieurs espaces sont investis et aménagés à la fois tel un déambulatoire et un chantier constitué par de multiples sites d’activités. Plusieurs protagonistes peuvent l’investir simultanément. L’ensemble devant permettre de produire des combinaisons d’actions entremêlant lectures, dessins, transformations de matériaux, danses, gestes sonores, et diverses autres tâches. Chaque site est en lui-même comme une partition de matériaux et de gestes. La répartition dans tout l’espace de ces sites permet des “dévales” d’activités, dont l’intensité et la vitesse sont aléatoires. (…)

Chaque méta-conférence est l’occasion d’expérimenter et de vérifier les rapports entre divers médiums et de mettre en état de “conversations” divers points de vue et des variétés de comportements.

Il s’agit, entre autres sur quelques heures, de transformer un espace en un

méta-lieu : en un dispositif d’installations et de déambulatoires où s’entrecroisent différents protagonistes qui ont mené des activités et des propos divers et multiples.

Méta-Ikebana (2012)

« Il y a ce que l’on apprend dans les temps de pratiqueIkebana et ensuite il y a ce que l’on y associe et invente avec la pratiqueméta- méta indique ici la succession, le déplacement, la transformation, la métamorphose, le pas de côté … En associant l’esprit Ikebana et l’esprit Méta il est possible de réaliser des compositions « florales » libres  avec des matériaux divers, mais aussi avec des combinaisons de personnes à travers des sessions d’expérimentations où l’on réfléchis, où l’on expérimente des variations d’états physiques et mentaux et des manières différentes d’être ensemble et de faire.
Oui on peut élargir la notion d’Ikebana à beaucoup de choses, à nos pensées, à nos corps, à la manière de se vêtir, à la manière d’aménager sa maison, à sa manière de vivre… Cela requiert une attention, une conscience du temps et de l’espace présents… Ce sont autant des manières actives de méditer que des manières de créer ! »

Méta-archives  (2009)

Jean Paul Thibeau a déterminé le déplacement, la transformation et la mutation permanente comme le processus récurrent de toute son œuvre. Le projet Méta-archives n’échappe pas à ce dispositif ; au contraire, il l’amplifie.

Questionnant « les véritables différences entre œuvres et archives » ou encore « comment inventer ce rapport aux archives sans en faire ni fétichisation, ni simple outil didactique –comment les manier de manière vivifiante ? ».

Les méta-archives peuvent prendre de multiples formes : livres, carnets de notes, films, rencontres de personnes, ré-visitation de scénario de performance ou de méta-activité, réactivation d’éléments antérieurs, gestes, installations…Un essaim de signes, de choses et de concepts en déplacements… Mais leur fonction et leur sens sont augmentés dans la mesure où des éléments de cet ensemble, voir l’ensemble entier peuvent être l’objet de combinatoires et de réactivations diverses, … En ce sens elles peuvent subir des « déplacements » divers en fonction des lieux et des temps et sont donc effectivement des « méta-archives ».

Au niveau des besoins :
-équipement audio-visuel pour diffuser
-équipement de captation
-des vases, des fleurs et des pommes de terre
-des tables et des chaises
-du petit matériel de bricolage
-de la bonne humeur
-etc.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Thibeau

Jean-Paul Thibeau / Vit à Rasteau (Vaucluse) – France

C’est un être humain qui mène un art sans abri…

Il est artiste méta*, passeur et chercheur autonome, il exerce en France et à l’étranger depuis 1972. (*méta est un préfixe qui exprime ici la participation, la succession, le changement, le déplacement, le pas de côté…)

Il exerce depuis 1995 une forme de méta-art qui questionne et expérimente l’identité de l’art et de l’artiste dans leur rapport à l’art et à la vie.

Depuis 2017, il préfère évoquer plutôt un art méta, qui est beaucoup plus large et ouvert que le méta-art qui reste encore trop assujetti à la vision académique etuniversitaire.

Depuis ses débuts il pratique un art du déplacement qui une forme de vie.

De plus en plus il accentue ses recherches sur les activités de perceptions et d’attentions -il rejoint par-là les pratiques méditatives de pleine conscience et d’énergie de coprésences avec les mondes apparaissant et disparaissant (impermanents).

Il pratique l’ikebana et le méta-ikebana depuis 2011 – qui l’ont amené à penser un méta-bouddhisme (anarcho-bouddhisme proche de la « folle sagesse »).
S’il mène régulièrement des activités poético-artistiques, parallèlement

depuis les années 1990, il développe régulièrement des situations d’expérimentations et de transmissions collaboratives (artistiques, pédagogiques, sociales et politiques) à travers des sessions Protocoles-Méta, des Méta-ateliers et des Méta-Skholè dans différents contextes urbains, rurales – en institution et hors institution, en France comme à l’étranger