Leila Sadel & Guillaume Hillairet
Anémochorie
Les images, les mots ont une certaine volatilitĂ©. Il nâen reste pas moins plaisant d’ajouter Ă cette volatilitĂ© une maniĂšre de lâorganiser afin que ces mots et ces images circulent et effleurent celles et ceux qui les croisent. Leila Sadel et Guillaume Hillairet se proposent de prĂ©lever des images et des textes au grĂ© de leurs pĂ©rĂ©grinations estivales, de les assembler, et de les dissĂ©miner dans lâespace public. Associations libres, chaque proposition aura son propre format et mode de diffusion. Il sâagira dâun essaimage, une invite Ă celles et ceux qui rencontreront ces publications Ă sâen emparer, sensiblement, poĂ©tiquement, politiquement, physiquementâŠ
Face Ă lâinconnu, une relecture du monde, une interrogation de nos savoirs et acquis sâimposent. Mon cheminement artistique est ponctuĂ© de moments de collecte dâĂ©lĂ©ments. Lâexploration de lieux, dâimages, dâobjets permettant dâinstaurer des rĂ©cits se prolonge et active naturellement ma rĂ©flexion. Ces moments mâimposent un temps dâobservation et dâappropriation du contexte oĂč je me trouve.
Lorsque nous arrivons dans une ville, un pays inconnu, nous vivons de nombreux changements et nous entrons dans une certaine errance. Elle peut ĂȘtre associĂ©e au mouvement, Ă la marche sans but prĂ©cis, Ă lâidĂ©e dâĂ©garement qui conduit Ă une certaine perte de soi-mĂȘme. Elle nâen reste pas moins une recherche de repĂšres et une quĂȘte de sens et de finalitĂ©. Ma dĂ©marche sâinscrit dans cette forme dâerrance volontaire, câest un parcours incertain, parsemĂ© dâinterrogations et enrichi par le hasard des rencontres.
Les dispositifs que je crĂ©e pourront faire Ă©cho aux images mentales et aux parcours de chacun. Lâarticulation de ces Ă©lĂ©ments singuliers empruntĂ©s au quotidien, sous la forme de photographies, dâinstallations, de dessins ou de vidĂ©os rĂ©vĂšle la trace de ces narrations, souvenirs et expĂ©riences.
Leila Sadel
ici
En premier lieu, je dĂ©finirais mon travail dâartiste comme un dĂ©sir percevoir lâessence des espaces qui mâentourent. Il est toujours question de porter un regard actif Ă lâendroit oĂč je me trouve et dâen transcrire ses dimensions physiques et perceptuelles. Je mâintĂ©resse Ă ce qui le constitue, câest-Ă -dire les matĂ©riaux, les textures, les couleurs. Je mâattache Ă enregister la lumiĂšre qui y pĂ©nĂštre, et la maniĂšre dont elle vient rĂ©vĂ©ler les lieux..
lĂ -bas
Dans un deuxiĂšme temps je considĂšre que chacune de mes propositions photographiques, dâinstallations ou de vidĂ©os Ă©laborent des lieux. Jâinvite le spectateur Ă parcourir de maniĂšre consciente mes propositions artistiques qui crĂ©ent des espaces parfois rĂ©els, parfois imaginaires. Mes propositions impliquent le spectateur de maniĂšres diffĂ©rentes Ă chaque fois. Je lâincite Ă mettre en action sa rĂ©flexion et sa capacitĂ© Ă reconstituer des espaces mentalement.
maintenant
TroisiĂšmement je dirais que jâentraĂźne le regardeur dans un long Ă©change avec mes piĂšces. Je construis mes propositions pour que le temps du regard soit au centre de lâexpĂ©rience que je propose. Soit par la lenteur des mouvements, soit par le dĂ©calage dâangles de perception qui interrogent le spectateur.
Guillaume Hillairet